Société
150 000 manifestants selon la police, idem selon les syndicats : la police va procéder à une reconstitution
C’est une grande première. A chaque manifestation, les chiffres de la police et ceux avancés par les syndicats présentent traditionnellement un écart de taille quant au nombre de participants. Or, à l’occasion de la journée d’hier contre l’austérité, il semble que les deux parties soient tombées d’accord sur leurs estimations pour la première fois de leur histoire commune. Une nouvelle qui a alerté tout de suite le ministère de l’Intérieur qui dans la foulée, a annoncé la tenue d’une reconstitution afin de vérifier l’information.
« Les chiffres des principaux syndicats semblent étrangement rejoindre les nôtres. » Pierre-Henry Brandet, porte-parole du ministère de l’Intérieur, a rendu l’affaire publique ce matin : « Nous avons mené un double recomptage et dépêché des unités de police scientifique sur les tracés des différents cortèges. Et nous en sommes venus à la conclusion qu’environ 150 000 manifestants étaient mobilisés en France ce jour-ci. Afin de recouper cette information, la police nationale, aidée de la gendarmerie, devrait donc très prochainement procéder à une reconstitution dans les deux semaines à venir. »
Une reconstitution grandeur nature qui nécessitera d’énormes effectifs puisque les 150 000 faux manifestants représentent à eux seuls l’ensemble du personnel de la police française. Le ministère a d’ores et déjà annoncé que deux mesures seraient mises en place pour combler le manque de policiers grimés en manifestants. Premièrement, le recours à des intermittents du spectacle rémunérés pour l’occasion. Deuxièmement, l’instauration d’un « volontariat d’astreinte » pour les agents qui seraient eux-mêmes adhérents à certains syndicats de police.
Lors de cette reconstitution géante, les faux policiers devraient en toute logique être joués par de vrais policiers. Si le ministère, à la suite de cette procédure, venait à confirmer ce chiffre de 150 000 manifestants, ce serait un coup dur pour les forces de police comme pour les syndicats. Mais les plus grands perdants seraient peut-être les utilisateurs de réseaux sociaux qui avaient pour tradition de commenter ironiquement la différence « syndicats-police » à l’occasion de chaque mouvement social.