Politique

Grâce à son dernier meeting, Jean-Luc Mélenchon obtient enfin son statut d’intermittent du spectacle

Cela s’est joué à un cheveu. Jean-Luc Mélenchon l’a annoncé sur son blog ce matin : il a finalement obtenu hier son statut d’intermittent du spectacle pour l’année à venir. Début novembre, le leader du Front de gauche avait avoué qu’il se trouvait en mauvaise posture pour faire le nombre d’heures nécessaires à l’obtention du fameux statut. Mais l’homme politique semble s’en être sorti in extremis grâce à un meeting tenu il y a une semaine à Toulouse. Récit.

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Jeudi dernier. Nous sommes le 29 novembre 2012 au parc des expositions de Toulouse. Il est 21 heures et Jean-Luc Mélenchon monte sur la tribune avec une mine particulièrement détendue et apaisée. Pendant près d’une heure, le tribun va enflammer ce meeting contre l’austérité. Si Jean-Luc Mélenchon porte cette satisfaction sur son visage tout au long de son discours, c’est qu’il sait qu’il vient de sortir la tête de l’eau. Grâce à cette intervention il  remplit sur le fil le nombre d’heures pour renouveler son statut d’intermittent.

Il avait jusqu’au 30 novembre pour faire les fameuses 507 heures de travail, sésame indispensable pour tous les intermittents. Depuis 2003 et la renégociation de ce statut, il n’avait jamais échoué et l’avait même parfois obtenu avec des heures en trop. Mais cette année, Jean-Luc Mélenchon a bien failli passer à côté et le meeting de Toulouse faisait donc office de cachet de la dernière chance. Sur son site, il exprime aujourd’hui son soulagement : « Mes chers camarades, la lutte fut rude et le combat acharné. Mais dans le tumulte et la bataille, j’ai finalement réussi à renouveler mon statut d’intermittent grâce à notre grandiose rassemblement de Toulouse. »

Contacté par la rédaction du Gorafi, le directeur du Pôle Emploi spectacle de Paris, où le chef d’extrême gauche est inscrit, confirme la nouvelle : « Monsieur Mélenchon a rempli tous les critères nécessaires à l’attribution du statut d’intermittent. Il a bien effectué 507 heures de travail depuis début février. La nature de ses activités lui permet également d’être reconnu comme artiste du spectacle engagé par contrat à durée déterminée. Il touchera donc les indemnités chômage prévues dans les conventions Assedic. »

Des heures trop dures à remplir ?

Cette mésaventure de Jean-Luc Mélenchon au dénouement finalement heureux n’est peut-être pas un cas isolé. De plus en plus d’hommes et de femmes politiques se plaignent de la difficulté croissante à faire le nombre d’heures obligatoires pour obtenir le statut d’intermittent. C’est notamment le cas des « petits candidats » comme Philippe Poutou ou Jacques Cheminade qui montent ensemble au créneau pour dénoncer « deux poids, deux mesures » : « Pour les petits comme nous, les non-professionnels de la politique, c’est terriblement dur de faire suffisamment de meetings ou d’interviews pour avoir assez d’heures. Cette année, on a eu la présidentielle, ça va. Mais pour l’année à venir, on ne sait pas si l’on va être en mesure de relever le défi. »

Le Gorafi

Illustration wikicommon Place au peuple (http://www.flickr.com/people/64677561@N08)

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