L'Edito
L’Édito du 10/12/12 – Accordéons et punks à chien : violence des opposants à l’aéroport Notre-Dame-des-Landes
Cette semaine, Jean-François Buissière nous raconte les violences observées à Nantes lors d’une manifestation d’opposants à l’aéroport Notre-Dame-des-Landes.
Ce week-end, j’ai décidé d’honorer de ma présence la capitale des ducs de Bretagne, l’ancienne cité des Namnètes. Il m’est arrivé l’histoire suivante, une histoire comme il peut en arriver à tout un chacun.
Alors que je déambule près du cours des Cinquante-Otages, je suis violemment pris à parti par des manifestants opposés à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, un projet sensible mais important, nécessaire mais combattu par des obscurantistes acharnés opposés à la marche triomphaliste du modernisme.
Malgré ma vive inquiétude, je garde mon calme, souvenir de mes années de lutte quand, de mon balcon familial, je jetais des œufs pourris sur les cortèges des manifestants de Mai-68. Je note l’accoutrement de ces personnes, pour le moins négligé. Et je vois soudain que ce mouvement s’est radicalisé, employant des instruments de terreur pour faire passer son message. En effet, plusieurs personnes tiennent fermement des accordéons et semblent déterminées à en faire usage.
Je décide alors de m’éloigner quelque peu du cortège. Je sens que la situation peut dégénérer à tout moment. La police elle-même est en retrait. Mais avant tout j’essaie de comprendre. Comment l’homme, si bon de nature, peut-il tomber dans ce piège de la violence gratuite ? Quelques minutes plus tard, je constate, atterré, que des jeunes filles souriantes distribuent des dépliants en couleurs de désinformation altermondialiste. Comment ces aimables créatures ont-elles pu tomber aussi bas ? Quel gourou a ainsi lavé leur cerveau ? Je note aussi l’apparente non-violence dans la démonstration de la manifestation, comme par hasard. Pourquoi apparaître non-violent et avenant ? Pourquoi une telle gentillesse ? Pourquoi aucun jet de pierre ou de barrière, de barricades en flammes ? Clairement une tactique pour amadouer les badauds et passer pour des gens compréhensifs et tolérants.
Là, je vous le dis : il faut que la police fasse son travail, au plus vite. De tels cortèges dans nos villes sont inacceptables. La loi ne peut tolérer de telles dérives. Aujourd’hui les accordéons, demain les cocktails Molotov. On sait comment cela commence, ne fermons pas les yeux. C’est notre jeunesse tout entière qui est en train de tomber dans ce piège malsain. Même si je comprends les opposants à cet aéroport, je leur dis simplement : la violence est inutile et elle dessert votre mouvement. Rangez ces accordéons, soyez raisonnables. Et pour mettre fin à ce conflit qui s’envenime un peu plus chaque jour, je propose que l’on construise cet aéroport, une bonne fois pour toutes, afin de vérifier sa viabilité. S’il s’avère que les opposants ont raison, qu’écologiquement il est destructeur, qu’économiquement il n’apporte rien, alors démolissons-le.
Comme le disait mon père, ancien président du Gorafi : « Parfois, la solution la plus simple est aussi la solution la plus simple. » J’espère être humblement entendu.
Jean-François Buissière
Jean-François Buissière est président du directoire du Gorafi
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