Au delà du Périphérique
Narcoleptique, il parvient à devenir pilote d’hélicoptère
GERS – À cœur vaillant rien d’impossible. Et l’histoire de Jean-Baptiste Seraglini le prouve bien. Ce jeune homme de 26 ans qui habite Auch vient de réussir un exploit. Alors qu’il est atteint de narcolepsie sévère, il a pourtant réussi à réaliser son rêve en obtenant sa licence de pilote professionnel d’hélicoptère. Un tour de force et un joli pied de nez au destin qui lui permet de devenir le pilote qu’il a toujours désiré être. Portrait.
Jean-Baptiste Seraglini est tout souriant lorsqu’il répond à nos questions. Aujourd’hui c’est un jeune homme comblé : « Je suis tellement heureux. C’est un rêve de gosse qui se réalise là. J’ai toujours voulu devenir pilote d’hélicoptère. Au fil des années, on m’a répété que c’était impossible à cause de ma maladie. On m’a répété que je ferais mieux d’abandonner. Mais, maintenant, je sais que j’ai eu raison de ne rien lâcher. »
C’est à l’école de pilotage Air Dream, dirigée par son oncle, que Jean-Baptiste a obtenu la fameuse licence. Et, avec ce précieux sésame en poche, il peut désormais offrir ses services à tous. Mais, pour éviter qu’une de ses siestes inopinées ne tourne à l’accident, Jean-Baptiste a pris un ensemble de mesures : « Pour empêcher tout endormissement soudain, je prends toujours un tube entier de pastilles de Vitamine C avant chaque vol. Je suis également en permanence sous perfusion de caféine. C’est un peu gênant à trimballer quand je travaille mais c’est un petit prix à payer pour pouvoir être pilote ! »
En parallèle de ces précautions, Jean-Baptiste fournit également à chacun de ses passagers un taser capable d’infliger des décharges électriques de 50 000 volts et qu’ils ont ordre d’utiliser sur lui en cas d’assoupissement surprise. À cela vient s’ajouter la présence d’une seringue d’adrénaline à lui injecter directement dans le cœur en cas d’échec des tasers.
Des clients satisfaits
Pour Jérôme et Lola, jeune couple en vacances dans la région et qui a décidé de survoler le Gers grâce aux services de Jean-Baptiste, sa narcolepsie ne l’empêche nullement d’être compétent : « C’est vrai qu’à 2 ou 3 reprises on a eu un peu de mal à profiter du paysage parce qu’il s’était endormi et que l’hélicoptère s’est mis à piquer violemment. Mais, avec une dizaine de coups de taser, tout est rentré dans l’ordre. Et regardez : on est bien vivants ! »
Photo: DR