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Pour aider le lynchage collectif, Twitter autorise les messages d’insultes de plus de 140 caractères contre Cahuzac
« Nous voulons soutenir la vindicte populaire. » C’est par ces mots que le géant américain a justifié cette mesure sans précédent. En effet, suite aux aveux et à la mise en examen de Jérôme Cahuzac pour fraude fiscale, le célèbre réseau social a annoncé qu’il autorisait de manière « temporaire et tout à fait exceptionnelle » les tweets dépassant la fameuse limite des 140 caractères. Une abrogation qui concerne uniquement les messages d’insultes à destination de l’ancien ministre du Budget. Décryptage
Dan Collins est le porte-parole de Twitter. Ce matin, lors d’une conférence de presse, il a rendu publique cette décision du service à l’oiseau bleu. « Nous avons eu des retours de nombreux utilisateurs de Twitter qui ressentaient une certaine frustration dans l’expression de leur opinion sur l’affaire Cahuzac qui se déroule actuellement en France » et le représentant d’enchaîner : « Nous avons donc choisi, et pour seulement 48H, de rendre illimitée la quantité de caractères utilisés pour les tweets sur cette même affaire. »
Le porte-parole a également précisé, et non sans sévérité, les conditions de cette mesure temporaire : « Les messages seront donc totalement sans limite de caractères mais seulement, et seulement s’ils concernent strictement M.Cahuzac et revêtent un caractère insultant à son égard. Tout autre message de plus de 140 caractères et qui ne répondrait pas à ces critères sera instantanément supprimé par nos soins. »
La direction du site a, dans la foulée, publié un document dans lequel la firme précise son intention : « Chez Twitter, nous avons à cœur de donner le maximum de moyens à nos usagers pour qu’ils puissent partager leurs points de vue et leurs idées. Dans le cas de ce scandale politique, notre désir est donc de vous fournir à vous, twittas, twittos, des outils efficaces et complets pour partager votre colère et votre haine. »
Un test durant l’affaire Depardieu
Pendant la conférence de presse menée par Dan Collins, Twitter a également révélé avoir fait un test précédent lors de l’affaire de l’exil de Gérard Depardieu il y a quelques semaines. Le porte-parole de Twitter commente : « A l’époque, nous avons procédé à quelques essais en supprimant la limitation des tweets d’insultes à destination de l’acteur. Et force est de constater que ces tests ont rencontré un grand succès lors de leur mise en place. Ce qui nous laisse donc penser que nos utilisateurs devraient apprécier notre petit geste d’aujourd’hui quant au scandale Cahuzac. »