Au delà du Périphérique
Grenoble : le chien enragé était en fait un parpaing
Le fait divers n’en était pas un. Depuis une semaine bientôt, les habitants du quartier de l’Aigle à Grenoble vivaient dans la terreur après une série d’attaques d’un chien que différents témoins décrivaient comme « enragé ». Une succession d’affaires dont la police nationale s’est saisie. Et après une enquête minutieuse, il semblerait que ce que tous décrivaient comme un chien enragé n’en était en fait pas un. Le fameux canidé ne serait ni plus ni moins qu’un simple parpaing qui reste pour l’instant toujours introuvable. Récit.
« Au début j’ai cru que c’était un genre de berger allemand mais c’est vrai que maintenant que vous m’en parlez on aurait plutôt dit un parpaing », raconte Nadine, 67 ans qui a été la première victime du faux chien la semaine dernière. Aujourd’hui confuse après cette révélation de la police, elle tente de se souvenir en détail de l’attaque qu’elle a subie : « Le chien, enfin le parpaing, m’a sauté dessus, sur la jambe et ça m’a fait très mal, un peu comme une morsure. Mais effectivement je n’ai pas entendu d’aboiement ou de grognement, ce qui est assez commun chez les chiens généralement. Et comme en plus à mon âge on commence à avoir des problèmes de vue, ça aide pas. »
Cynthia Muri est porte-parole de la préfecture de police. Elle confirme que les différents extraits de vidéosurveillance sur les lieux des attaques prouvent bien qu’il s’agit d’un élément de maçonnerie a priori de béton et non d’un individu de la famille des Canis lupus : « Tous les enregistrements à notre disposition montrent clairement des attaques de parpaing. Aucun chien n’apparaît nulle part sur les vidéos. La dizaine de personnes attaquées par le parpaing concerné étant pour la plupart très âgées, il est donc possible que leurs témoignages respectifs aient été incorrects à cause d’une mémoire imprécise généralement inhérente à la vieillesse. »
Si la piste du canidé est donc désormais à exclure, le parpaing à l’origine des agressions pourrait bien ne pas avoir agi seul et aurait bénéficié de l’aide d’un complice comme le souligne Cynthia Muri : « Dans certaines des bandes vidéos que nous avons vérifiées, le parpaing semble être accompagné d’un autre individu, peut-être un complice qui l’aide à se lancer sur ses futures victimes. Nous ne sommes pas encore sûrs de cette complicité mais nos services vérifient tout de même cette hypothèse par précaution. »
Un signalement public de l’agresseur
Après avoir officiellement fermé la piste du chien enragé, la police a fait circuler un portrait – robot du parpaing soupçonné d’agression avec préméditation. Les policiers ont également obtenu des renforts de la gendarmerie qui organise depuis quelques heures des battues sur les nombreux chantiers de la région de Grenoble. Un chasse au parpaing dont les chances de succès restent minces même si la volonté d’attraper le bloc de brique reste totale comme le clame Cynthia Muri : « Les parpaings se déplacent généralement assez lentement. Nous avons donc l’espoir que celui que nous cherchons se situe dans un rayon de 5 kilomètres autour de son dernier crime. »
La Rédaction
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