Société
Les personnes s’appelant Manuel Valls 7 à 8 fois moins contrôlées par la police
C’est un peu l’autre face des contrôles au faciès pratiqués à grande échelle par la police française. Une étude scientifique, conduite dans la plus grande confidentialité, montre que les forces de l’ordre effectuent moins de contrôles d’identité discriminatoires vis-à-vis d’une frange particulière de la population française. Les citoyens ayant pour nom « Valls » et pour prénom “Manuel” seraient ainsi 7, 8 fois moins contrôlés que la moyenne.
C’est un peu l’autre face des contrôles au faciès pratiqués à grande échelle par la police française. Une étude scientifique, conduite dans la plus grande confidentialité, montre que les forces de l’ordre effectuent moins de contrôles d’identité discriminatoires vis-à-vis d’une frange particulière de la population française. Les citoyens ayant pour nom « Valls » et pour prénom “Manuel” seraient ainsi 7, 8 fois moins contrôlés que la moyenne. Ces résultats, publiés hier, ont été obtenus suite à l’observation du travail policier dans différents lieux de la capitale comme la place Beauvau ou les abords de la préfecture de police entre juin 2012 et mai 2013.
Étude.
Une infime part de la population
L’enquête a été menée par une équipe de chercheurs, dirigée par Fabien Jobard et René Lévy du CNRS, qui avait déjà montré en 2009 que la police procédait à davantage de contrôles d’identité sur les personnes d’origine maghrébine ou sub-saharienne. Aujourd’hui, les deux chercheurs récidivent en publiant cette étude coup de poing.
C’est donc en scrutant les comportements des agents de police dans des lieux clés de la capitale que les enquêteurs du CNRS ont réussi à mettre en lumière ce qui était jusqu’à présent une dérive de notoriété publique : « Pour les personnes qui possèdent comme nom de famille « Valls » mais qui ne possèdent pas le prénom « Manuel », le risque d’échapper à un contrôle passe de 7-8 fois moins que la moyenne à 3,7 fois moins que la moyenne. Ce qui reste tout de même significatif », explique Fabien Jobard, l’un des deux directeurs de l’étude.
Mais les scientifiques du CNRS tiennent toutefois à préciser que c’est davantage le nom qui engendre cette forme « d’immunité sociale » : « En revanche pour les individus qui s’appellent simplement Manuel avec un autre nom de famille que « Valls », le risque d’être contrôlé redevient à peu près normal. Sauf si évidemment vous êtes de type maghrébin ou noir, là le risque d’être interpellé augmente », détaille René Lévy.
Des effets délétères
L’étude du CNRS a été en grande partie financée par l’Open Society Institute, une fondation américaine créée par le milliardaire George Soros. Après la publication de ces résultats, l’institut, via un communiqué mis en ligne sur son site, préconise un ensemble de mesures pour mettre fin à ce deux poids, deux mesures. Un traitement à deux vitesses qui aurait une incidence néfaste sur les rapports entre la population et les policiers : « Afin que le reste des Français qui ne s’appellent pas Manuel Valls n’ait plus l’impression d’une impunité totale, il serait nécessaire de procéder à différentes mesures. L’une d’entre elles pourrait simplement consister à changer de nom pour adopter le patronyme d’un ancien ministre de l’intérieur par exemple. » Et la fondation de continuer : « Mais vu le trop grand nombre de changements que cela impliquerait, il serait peut-être plus judicieux de changer le nom des quelques personnes s’appelant Manuel Valls. Ce serait là une mesure aussi simple qu’efficace pour une plus grande équité. »
La Rédaction
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