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Au delà du Périphérique

Vaucluse : des morceaux de rebelles syriens retrouvés dans du savon d’Alep

GORDES – On est très loin de la composition de base faite d’huile d’olive, de baies et de soude. Il y a 2 jours, un touriste a eu la très désagréable surprise de découvrir l’impensable dans un banal morceau de savon originaire de Syrie acheté dans ce village du Luberon. Conséquence indirecte du conflit au Moyen-Orient, l’affaire prend petit à petit de l’ampleur. Récit.

Publié le

 mar 


GORDES – On est très loin de la composition de base faite d’huile d’olive, de baies et de soude. Il y a 2 jours, un touriste a eu la très désagréable surprise de découvrir l’impensable dans un banal morceau de savon originaire de Syrie acheté dans ce village du Luberon. Conséquence indirecte du conflit au Moyen-Orient, l’affaire prend petit à petit de l’ampleur. Récit.

Stupeur et indignation

Stéphane, 34 ans, est le client qui a découvert des extraits de rebelles anti-el-Assad dans le lot de savons qu’il a acheté : « On visitait le village avec ma copine puis on a vu cette boutique qui vendait des produits naturels. J’ai  acheté quatre savons d’Alep et je les ai rapportés chez moi sans me douter de quoi que ce soit. Le soir, j’ai pris un bain et en frottant l’un des savons dans mes mains j’ai trouvé des poils, des morceaux de chair et même une dent avec la racine encore accrochée. »

L’habitant de Cavaillon prévient alors la répression des fraudes qui s’empare du dossier et lance une enquête sur le magasin de Gordes qui a vendu les fameux savons.

Maryse est la directrice du magasin le Moulin Saint-Philippe où Stéphane a acheté son lot de savons d’Alep. Aujourd’hui, elle tente de réduire la casse et de prouver sa bonne foi : « C’est évidemment un coup dur pour nous. Nous commandons directement ce type de savons à des fournisseurs en Syrie. Il y a visiblement tromperie sur la marchandise. »

Pour tenter de rattraper le coup, la patronne a même annoncé une série de mesures préventives : « Dès maintenant, nous retirons des rayons tous les produits qui peuvent venir de la région afin d’éviter un autre scandale. »

Un produit bio ?

Pour la gérante de l’enseigne, la responsabilité est donc clairement du côté syrien et cet incident ne vient que confirmer l’honnêteté de son commerce : « Au moins, ça prouve aux gens qu’on ne ment pas sur l’origine de nos produits. Et même si c’est totalement inadmissible de retrouver à l’intérieur des morceaux de rebelles, on reste quand même dans le 100% naturel qui nous est si cher.  » explique-t-elle également.

Une enquête quasi impossible

Dans l’immédiat la DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes) poursuit toujours son enquête même si sa marge d’action reste pour le moins faible, comme nous le confie un cadre anonyme de l’administration : « Ça va être assez compliqué car même si on retrace le parcours de ces savons à base de rebelles et qu’on remonte jusqu’en Syrie où la fraude pourrait avoir eu lieu, ça va être dur d’enquêter là-bas. Envoyer des inspecteurs sur le terrain à Alep pourrait s’avérer dangereux pour leur vie. La situation est encore très tendue là-bas et le conflit fait toujours rage. Il n’est pas impossible qu’ils finissent eux-mêmes dans un savon. »

La Rédaction

Illustration: WikiCommons / Bernardpascal
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