Au delà du Périphérique
Pris de folie, un garçonnet écrase 5 châteaux de sable avant d’être maîtrisé à l’entrée du toboggan
Rennes – Plus de peur que de mal pour les visiteurs du square Marcel Pagnol, confrontés ce mercredi à un forcené de 8 ans venu semer la terreur dans le bac à sable central. Les autorités parlent d’une attaque préméditée mais assurent qu’elle est l’œuvre d’un « louveteau solitaire ». Reportage.
Personne ne l’a vu venir. Salopette en velours côtelé bleu, polo gris, mèches blondes, joues roses et grands yeux bleus : le petit Jules s’est mêlé sans encombre au chahut espiègle qui se tient tous les mercredi après-midi dans le bac à sable central. Entre pâtés, chats perchés et échanges de goûters, chacun vaque à ses activités.
Sur les coups de 16h45, Jules se lève. Il pose sa brique de Candy’up Fraise, ajuste les lacets de ses Kickers et, calmement, se dirige vers la zone du sable mouillé, où se concentrent la plupart des architectes en herbe – qu’il a toujours méprisé, lui l’adepte des jeux d’action.
Un hurlement sauvage précède le chaos. Lancé à pleine course, comme fou, Jules écrase, piétine, fauche châteaux et pâtés, renverse pelles et râteaux avec acharnement.
Autour de lui, la stupéfaction laisse vite place aux larmes et aux cris de désespoir. « Je vais le dire ! » lance une fillette entre deux sanglots. Déjà, parents et baby-sitters convergent vers l’incident. Acculé, Jules décide de jouer le tout pour le tout et se rue vers le toboggan jaune et rouge. Réservé aux « 12 ans et plus » il ne s’y est jamais risqué auparavant. C’est son seul échappatoire. Mais alors qu’il agrippe le premier barreau, trois nounous s’emparent de lui et le maîtrisent sans ménagement. C’est la fin de son équipée sauvage.
Auto-radicalisé devant des dessins animés japonais
Interrogé par un papa menaçant, Jules cède rapidement. Il explique avoir voulu venger le vol de son camion de pompier, et protester contre l’embargo sur le soda à table mis en place par sa mère. Très vite, il apparaît que l’enfant s’est auto-radicalisé devant des dessins animés japonais, possiblement poussé en cela par un prédicateur de CM1 bien connu des autres parents. Bouleversée, la famille de Jules questionne néanmoins la théorie de l’attentat-kamikaze. « Pourquoi refaire ses lacets s’il savait qu’il allait être pris ? » s’interroge son père. « Pour moi ça ne fait aucun sens ».
La Rédaction