Monde Libre
Un industriel zimbabwéen offre 500 000 dollars pour le droit de chasser et empailler Walter Palmer
Harare – Edgar Mphoko, grand mogul zimbabwéen des télécoms, a publiquement déclaré hier être prêt à débourser un demi-million de dollars pour l’opportunité de faire extrader le tueur du lion Cecil vers son domaine personnel, afin de le chasser à vue. Le gouvernement américain a fait savoir qu’il étudiait actuellement la faisabilité de la requête.
Mphoko, 54 ans, a fait fortune dans les télécoms en Afrique de l’Ouest après avoir caressé le rêve de devenir dictateur militaire, dont il a conservé le goût pour les excentricités tape-à-l’œil.
Quand il ne pilote pas ses investissements dans la recherche d’un remède contre l’homosexualité, le milliardaire, reclus dans son domaine d’une centaine d’hectares au sud du pays, s’adonne sans modération à la chasse, son sport favori. Un loisir qu’il a érigé en véritable art de vivre. « Au grand fauve, au crocodile, à l’espèce protégée, à l’opposant politique… Tout plaît à M. Mphoko tant qu’il y a de la traque et de la cavalcade », confie Eeben Van der Spuy, son assistant personnel, lui-même ancien mercenaire Sud-africain.
Mphoko, réputé proche du président Robert Mugabe et bénéficiant de nombreuses accointances politiques à l’étranger, a fait diffuser son annonce par voie diplomatique. Rapidement relayée par la presse américaine, l’offre n’a toutefois pas semblé émouvoir Walter Palmer, le dentiste au centre de la polémique depuis plusieurs semaines. De fait, un sondage Gallup montre que, plutôt qu’une procédure d’extradition jugée contraire aux valeurs américaines, 51% des Américains préféreraient que M. Palmer soit abandonné dans les forêts du Montana ou les Rocheuses du Colorado.
Interviewé par le Harare Chronicle, Edgar Mphoko ne doute quant à lui ni du succès de sa démarche – ni de son épilogue. « M. Palmer est américain et dentiste. Cela fait deux bonnes raisons de penser qu’il possède une superbe mâchoire », explique-t-il. « Son buste rendra merveilleusement bien entre ma tête d’antilope et mes cornes de buffle ».
La Rédaction
Photo: : River Bluff Dental/thinkstock