France
« No, YOU are fake news »
Depuis des mois, on nous demande notre avis sur les fake news, sur les hoaxs, comment Trump s’en sert, l’impact dans la présidentielle, dans le sens de la vie et sur la croissance des huîtres de Marennes. Et comme on a la flamme et qu’on est dimanche on a ressorti le texte de l’an dernier, démerdez-vous.
Il y a aussi depuis des mois que certains journaux pour faire du « clic » arrangent leur titraille pour leur donner une allure plus satirique, plus « catchy », sur des événements qu’en temps normaux ils n’auraient jamais relayés. On nous demande si la réalité ne nous a pas dépassé ou si on va perdre en crédibilité. Quelle crédibilité perdre quand vous en n’avez jamais eu la moitié d’une ?
Il y a ceux qui vont faire de la « fake news » mais eux pour dénoncer ces mêmes fake news. Quelle différence alors quand vous rédigez les mêmes fake news que d’autres organes de presse qui roulent pour la galaxie conspirationnistes ? À l’heure où cette même extrême droite s’approprie la satire pour donner corps à son idéologie ? Est-ce de la satire que d’envoyer des faux mails à des journalistes ? L’état de la presse est déjà ce qu’il est sans en plus rajouter la suspicion sur toute une profession. À ce jeu, les seuls gagnants sont ceux là même qui crient « fake news » tous les jours.
Oui il est devenu parfois difficile de faire de la satire quand les codes évoluent, quand les personnes sortent du cadre, quand le monde qui nous entoure n’a plus de sens – ce qui implique qu’à un moment T il en aurait possédé ne serait-ce qu’un atome. Et surtout, tout ça, pour quoi faire ? Tous ces articles plus ou moins drôles, plus ou moins réussis, parfois problématiques, parfois ratés, incompris, bourrés de fautes ?
Pourquoi continuer depuis cinq ans à rédiger quotidiennement avec une application sacerdotale alors que nous pourrions simplement créer de la dette ou nous laisser envahir par la fantastique et incroyable « valeur travail ». Alors on nous dit « Avec ce qui arrive aux US ou la campagne en France, vous devez être servi ».
C’est oublier un peu vite les impacts politiques et financiers sur de vraies personnes qui elles vont la vivre jusque dans leur chair, leur santé, leur famille, leur vie, au quotidien, et ce pour des années.
Peu probable que quelques articles satiriques leur feront oublier ça.
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