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Turquie : se taxant de laxisme, Erdoğan se suspend lui-même

Quelques jours après la suspension de plus de 9 100 policiers et dans le contexte de la vaste purge menée depuis l’été au sein de l’appareil d’État, le président turc a franchi un nouveau cap hier en s’auto-démettant de ses fonctions.

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C’est un Recep Tayyip Erdoğan sombre et grave qui est apparu hier devant les journalistes, massés pour l’occasion devant le palais présidentiel. L’homme fort de Turquie depuis 2014, tenant à bout de bras le traditionnel carton rempli d’effets personnels, n’a eu que le temps de s’adresser quelques mots de soutien à lui-même avant de s’auto-jeter dans un fourgon de police.

Plus tôt dans la journée, le président turc avait déclaré, à l’issue d’une purge de routine, « avoir personnellement découvert des éléments propres à remettre en question sa légitimité à la tête du pays ». Promettant que toute la lumière serait faite sur ces allégations, M. Erdogan n’a eu d’autre choix que de décréter sa propre suspension.
« Je n’exclus pas que cette mise à pied débouche sur une révocation pure et simple, si les soupçons que je nourris à mon encontre venaient à être confirmés », a-t-il ensuite affirmé depuis les locaux du ministère de l’Intérieur, où il supervise actuellement son propre interrogatoire.

Une procédure baroque

Le président se reproche notamment son « trop grand laxisme face aux gülenistes, aux kurdes, aux kémalistes, aux opposants, aux médias, bref, face aux ennemis de la Turquie ».

Peu d’informations ont filtré depuis au sujet de cette procédure pour le moins baroque. M. Erdoğan devrait vraisemblablement s’auto-mettre en examen dans les prochains jours, avant de statuer sur son propre sort et décider de son retour ou non à la tête de l’État.

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