Connect with us

Société

Après un an de campagne présidentielle, un journaliste retrouve enfin sa famille

Dimanche dernier s’est enfin achevée la campagne présidentielle et, avec elle, un an de calvaire pour les journalistes mobilisés qui ont enfin pu retrouver les leurs et leur foyer. C’est le cas de Dudley Stevens, reporter pigiste pour un journal indépendant. Récit.

Publié le

 mar 


 

Les retrouvailles ont eu lieu lundi matin aux aurores, après une longue nuit à chroniquer la victoire d’Emmanuel Macron sous 54 angles et avec 63 accroches différentes. « On savait que c’était la dernière ligne droite mais c’était aussi la plus dangereuse », raconte Dudley. « J’ai perdu beaucoup d’amis cette nuit là, notamment Bucks qui planchait sur une liste de gifs sur la défaite de Le Pen. Au 5ème son cœur a lâché. Bucks, si jeune et si près du but… »

Quelques heures plus tard, Dudley quitte enfin la salle de conférence où il était affecté depuis bientôt un an et hèle un taxi sans prévenir sa famille « pour leur faire la surprise ». « Ça faisait plusieurs mois que je ne recevais plus de leurs nouvelles. Plus personne n’avait de batterie dans les locaux à force de tweeter et de passer des coups de fil au Canard Enchaîné. Je me demandais s’ils pensaient encore à moi, si Jess’ avait refait sa vie. C’est en la voyant sur le porche avec ma petite fille que j’ai su que c’était vraiment fini », raconte-t-il avant d’exploser en sanglots dans nos bras.

Depuis trois jours, Dudley essaie de reconstruire sa vie en famille, loin de la salle de rédaction et des scandales qui ont rythmé sa vie pendant une longue année. « On passe du temps ensemble, on fait du taekwondo, des balades en forêt. Mais ce n’est pas facile tous les jours : je repense souvent aux jeux de mots nuls qu’on a publiés, à tous les articles d’autres médias qu’on a dû recopier. La nuit, les visages des politiques qu’on a fait tomber et les menaces de François Fillon me hantent encore. »

Publicité
Publicité
Publicité
Publicité

Les plus consultés