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Politique

Sarcelles : une vidéo d’allégeance à Emmanuel Macron retrouvée dans un local du Parti socialiste

Agissant sur une dénonciation anonyme, des enquêteurs du DRPJ de Versailles ont mis la main hier sur « une quantité considérable de matériel pro-Macron » au siège socialiste du Val d’Oise. Entendus en audition libre, les militants présents dans les locaux nient en bloc.

Publié le

 mar 


Les policiers cagoulés posent fièrement devant leur prise. Derrière eux, empilés sur une palette de chantier, des pin’s, des affiches et même des t-shirts à l’effigie du président de la République et de son parti La République En Marche (LREM). « Du merchandising qui n’avait a priori rien à faire ici, en plein bastion socialiste », avance une source proche de l’enquête, sous couvert d’anonymat.

Mais le clou de la perquisition reste cette vidéo d’allégeance au chef de l’État, Emmanuel Macron : longue de quelques minutes, on y voit un candidat socialiste du Val d’Oise, assis en tailleur devant un large drapeau de LREM. L’homme, masqué, est encadré par ce qui semble être des militants socialistes qui tous brandissent le programme d’En Marche ! et un exemplaire de « Révolution », la profession de foi du candidat Macron parue en novembre. Le candidat déclare « prêter solennellement allégeance à Emmanuel Macron, Président des Présidents, seul digne descendant du prophète Charles de Gaulle ». Suit alors une longue diatribe contre « la politique politicienne », « la gauche caviar » et « la droite catho » – possiblement inspirée des écrits d’Henri Guaino, d’après un expert BFMTV.

La vidéo s’achève sur « Walk In », l’hymne de campagne d’Emmanuel Macron, qui retentit alors que l’homme entreprend de sacrifier un Code du travail « pour prouver la fermeté de son ralliement ». Des images troublantes.

Le retournement de veste de Manuel Valls aurait agi comme un catalyseur

Les enquêteurs disposent pour l’heure de peu d’éléments. Mais, si le procureur de la République de Pontoise se refuse encore à commenter les investigations, les riverains ont déjà, eux, une bonne idée de ce qui a pu se passer. « Les gars du PS? On les a vu se radicaliser », commente Yves, un commerçant. « Élus et militants étaient sur la tangente, fréquentaient assidûment les meetings En Marche!, commençaient à prêcher des idées très arrêtées sur les start-ups, les accords d’entreprise, les task-forces… On ne les reconnaissait plus ».

Il semblerait que ce soit le retournement de veste de Manuel Valls en faveur de LREM, au début du mois de mai, qui ait agi comme un catalyseur. « C’est probablement à ce moment que les socialistes du Val d’Oise ont définitivement basculé », analyse Dimitri Germain, chercheur au CEVIPOF et spécialiste de l’opportunisme politique.

À ce stade toutefois, plus que les causes et les origines de cette trajectoire inquiétante, c’est une angoisse plus immédiate qui mobilise les enquêteurs : « Nous tentons de déterminer s’il s’agit d’un réseau plus vaste. Il pourrait y avoir d’autres cellules ».

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