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Archives « Appel du 18 juin » : Charles de Gaulle accusé de faire de l’antinazisme primaire

Cet article a été initialement publié dans l’édition parisienne du Gorafi du 19 juin 1940

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Après son appel passé sur les ondes de la TSF anglaise, les voix s’élèvent contre Charles de Gaulle accusé par beaucoup de « manquer de nuances » et « recul » et surtout de faire principalement « de l’antinazisme primaire ». Analyse.

« C’est regrettable d’être à ce point antinazi et de tout rejeter de la sorte sans prendre le temps de réfléchir » a expliqué le porte-parole du gouvernement en fuite patriotique à Bordeaux, caché courageusement sous une pile de sacs de sable. « On critique les nazis mais où sont les contre-propositions constructives de monsieur De Gaulle, on ne peut pas être dans l’opposition permanente » souligne un membre du cabinet du maréchal Pétain entrain de signer les premiers ordres de collaboration en quintuples exemplaires. « C’est clairement de l’antinazisme primaire, c’est regrettable d’avoir une vision aussi réduite et de rejeter les nazis juste parce que ce sont des nazis, c’est comme si on rejetait les Anglais juste parce qu’ils sont anglais » s’emporte le Haut-Commissaire de la propagande en train de cirer avec amour son nouveau buste d’Hitler.« Il ne faut pas généraliser » tempère pour sa part Pierre Laval.« Evidemment tous les nazis ne sont pas tous nazis. Et comme partout il y a le bon nazi et le mauvais nazi, mais de là à vouloir amalgamer de la sorte! »

De leur côté, les nazis se sont dis « profondément blessés » par les critiques acerbes et envisagent de porter plainte pour « atteinte au moral de l’armée ennemie ». Comme le souligne astucieusement le très beau colonel SS Gerhard Moeller « Comme par hasard, c’est toujours les nazis qui ont le mauvais rôle. On est en 1940, on peut avoir une seconde chance ? ».

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