Sports
Chaque année, 25% des lutteurs doivent être opérés pour défaire les nœuds avec leur bras
C’est un drame peu connu mais une réalité pour près du quart des pratiquants de sports de luttes : chaque année des centaines d’entre eux se font des nœuds avec leur bras pendant leurs prises et doivent leur séparation que grâce à la chirurgie.
Jean-Michel a 47 ans, il pratique la lutte depuis 20 ans. Mais il a déjà été opéré plus d’une dizaine de fois après s’être fait des nœuds avec ses bras en essayant de maîtriser son adversaire. « On essaie de faire attention, mais chaque fois j’ai un bras qui fait une clé à un autre et trop tard, je me retrouve coincé ». S’il a aujourd’hui perdu toute motricité de ses bras (les os ont été retirés à partir de la 6e opération) il continue de pratiquer son sport avec ferveur mais met cependant en garde. « L’erreur typique c’est qu’on confond parfois le bras ou la jambe d’un adversaire avec un de nos membres et on fait un nœuds avec » commente-t-il. Il y a aussi les accidents, plus rares, à l’entraînement. « Durant le confinement, un ami s’entraînait seul, il a fait un triple nœud jambe-bras, les médecins ont mis 12 heures pour déplier » raconte-t-il.
Mais tout n’est pas non plus totalement négatif. Ainsi, chaque année, une dizaine de lutteurs restés coincés décident de ne pas faire appel à la chirurgie pour se détacher et préfèrent vivre ainsi, attacher pour le restant de leur vie. Comme le raconte Charlie, 37 ans de Paris, coincé avec son adversaire lors d’une compétition depuis maintenant 10 ans. « Cela surprend les gens, surtout quand on prend le métro tous les deux, collés, emberlificotés mais Jonathan et moi, on s’est trouvé et je serai tellement malheureux si on nous détachait ! »