Société
Un Polonais abandonne et ne corrige plus les gens qui écorchent son nom
Grzegorz Wawrzyniak, manutentionnaire Polonais de 34 ans, travaille en France depuis quatre ans. Malgré sa ponctualité, son sérieux et son efficacité, tout son entourage français ne fait aucun effort pour prononcer correctement son nom. Après des années à les corriger, il a fait le choix d’abandonner. Récit d’une défaite.
« Je ne m’appelle pas Greg, Grégoire ou Gregory, mais Grzegorz ! C’est simple non ? Et ça s’écrit comme ça se prononce » s’emporte Grzegorz Wawrzyniak. « Je n’en peux plus de passer ma vie à les corriger, alors aujourd’hui, je m’en fiche, ils peuvent m’appeler comme ils veulent… Tant qu’ils arrêtent de m’appeler « Le gros polak » ça me va ». Un constat amer pour ce travailleur détaché qui espérait plus de considération. Quant à son nom de famille, il a eu le droit à tout : « Vaniak », « Wawrinka », « Vas-y là »… Lui qui pensait à se tatouer son nom pour que les gens ne se trompent plus, Grzegorz Wawrzyniak a préféré accepter l’incompétence linguistique et l’ignorance crasse de ses homologues Français.
Ses collègues, en revanche, ne voient aucun inconvénient au fait d’écorcher son nom : « On l’appelle comment qu’on veut… S’il est pas content, il a qu’à rentrer dans son pays ! » commente Franck, un idiot de 48 ans, avant d’être coupé par Martine, 51 ans : « Et puis il avait qu’à apprendre à mieux parler français aussi… On fait pas d’efforts s’il en fait pas aussi ». Une logique implacable donc, que Grzegorz Wawrzyniak a fini par accepter. Espérons que tous les Polonais ne se dégonfleront pas comme lui, et qu’ils continueront de pourrir la vie des Français avec leurs noms comportant bien trop de consonnes pour être honnêtes.
Photo : Istock