Economie
Grâce à son métier-passion, il peut enfin toucher un RSA-plaisir
Comédien aux multiples casquettes, Morgan vient de franchir sa toute première étape vers le succès. Reportage.
C’est le rêve de toute une vie qui vient de devenir réalité pour Morgan Liebert, 25 ans. Passionné de théâtre depuis sa plus tendre enfance, ce n’est que depuis juillet dernier que celui que ses amis surnomment « le Jean Gabin des Deux-Sèvres » peut enfin profiter pleinement de sa passion : toucher le RSA.
“Quand je vois tous ces grands noms qui ont marqué leur art avant moi : Bourvil, Pierre Richard, Titoff, et à quel point ils ont galéré eux aussi avant de devenir quelqu’un, je me dis que je suis vraiment un privilégié” nous confie-t-il avant de laisser fondre 8 pâtes crues dans sa bouche pour son unique repas de la journée.
Un métier-passion qui lui a déjà permis de briller dans pas moins de 2 pièces cette année. Des rôles déjà cultes tels que “Coco le haricot”, un légume plat, malin et facétieux dans le spectacle pour enfants “Bibelon, le melon con”, mais également un serveur parisien dans le film “Gravity 2”, scène qui malheureusement pour lui sera coupée au montage. “Alfonso Cuarón s’est finalement rendu compte qu’intégrer une scène où je sers un poulet basquaise à Sandra Bullock en plein cœur du cosmos ne matchait pas vraiment avec le scénario” regrette Morgan. “Mais bon, c’est ça aussi le show-biz”.
Et pourtant, depuis qu’il touche le RSA, Morgan a bien du mal à garder les pieds sur Terre. C’est en tout cas ce qu’affirment Cédric et Ludivine, ses 2 amis d’enfance. “Il vient d’ouvrir un livret A !” s’inquiète Cedric encore sous le choc. “Et la semaine dernière, je l’ai vu racheter deux fois des timbres”. ajoute Ludivine. “Franchement on le reconnaît plus. C’est quoi la prochaine étape ? Prendre un Pass Navigo 5 zones ?!” poursuit-elle en éclatant en sanglots.
De son côté, Morgan réfute ces accusations. “Ils sont tout simplement jaloux. C’est sûr qu’une somme d’argent pareille ça peut faire tourner la tête mais j’ai pas oublié d’où je viens, parce que j’y suis toujours” conclut-il, avant de retourner chercher des annonces de castings sur son iPhone 6 en buvant du Pulco.