Culture
La Cour suprême américaine allonge la peine de John McTiernan après avoir visionné Rollerball
Depuis le 3 avril dernier, le réalisateur John McTiernan (Prédator, Piège de Cristal) purge une peine d’un an d’emprisonnement à la prison fédérale de Yankton, dans le sud du Dakota. Une incarcération choc pour cette figure d’Hollywood qui a été reconnue coupable de parjure devant la Cour dans le cadre d’une sombre affaire d’écoutes téléphoniques orchestrée contre un producteur avec lequel il collaborait en 2002.
Depuis le 3 avril dernier, le réalisateur John McTiernan (Prédator, Piège de Cristal) purge une peine d’un an d’emprisonnement à la prison fédérale de Yankton, dans le sud du Dakota. Une incarcération choc pour cette figure d’Hollywood qui a été reconnue coupable de parjure devant la Cour dans le cadre d’une sombre affaire d’écoutes téléphoniques orchestrée contre un producteur avec lequel il collaborait en 2002. En janvier dernier, la Cour suprême des Etats-Unis, la plus haute autorité judiciaire du pays, décidait de rejeter l’ultime appel du cinéaste, rendant ainsi son emprisonnement inévitable. Hier, nouveau coup de tonnerre. Cette même Cour suprême a décidé d’aggraver la peine de John McTiernan en allongeant son emprisonnement de 3 ans. Motif : avoir réalisé Rollerball en 2002 avec Jean Reno.
Une agression à but lucratif
« Mr McTiernan, en plus du délit de parjure, s’est rendu coupable d’un crime indéniable aux yeux du droit. Les dommages infligés à la société civile par son action sont aussi évidents que conséquents. La Cour a donc décidé, au regard de ce crime, de condamner Mr McTiernan a 3 ans de prison ferme en plus de la peine qu’il purge actuellement », a lâché avec la plus grande froideur John G. Robert Jr., le président de la Cour suprême américaine à l’occasion d’une conférence de presse tout à fait exceptionnelle afin de justifier sa décision.
C’est donc à la quasi unanimité (8 pour et 1 contre) que les juges de la Cour ont décidé d’alourdir la condamnation de John McTiernan. Une décision qui aura nécessité un mois et demi d’examen et de délibération pour arriver à un constat implacable : « Que ce soit au niveau de la mise en scène, de la bande originale, de l’arc dramatique ou même du montage, le film Rollerball tient davantage de l’agression à but lucratif que de la création purement artistique. Le recours à l’acteur français Jean Reno a également été un point central du dossier pour définir s’il s’agissait oui ou non d’un crime. Et là réponse est oui. Il suffit même de regarder la bande-annonce pour s’en rendre compte. »
Du côté des fans de McTiernan, c’est la consternation la plus totale : « Ces juges sont absolument incompétents. John McTiernan c’est Die Hard, c’est Last Action Hero avec Schwarzenegger ou le 13e guerrier, même si ce dernier n’est pas super réussi », s’indigne Rafik Djoumi du collectif de soutien Free John McTiernan, avant d’enchaîner : « C’est vrai que Rollerball n’est pas son film le plus abouti mais il reste toutefois respectable. D’autres réalisateurs ont fait bien pire et sont, eux, toujours en liberté. En tant que fans, on a juste un sentiment d’acharnement judiciaire et d’une justice à deux vitesses. »
Gail McTiernan est la femme du réalisateur incarcéré. Depuis des années elle le soutient dans ses démêlés avec la justice, y compris depuis le début de sa peine en avril. Mais cette fois-ci, elle se dit totalement désemparée : « Je ne sais pas quoi dire. C’est un verdict qu’on ne peut absolument pas récuser. J’ai vu Rollerball une fois. John m’avait demandé ce que j’en pensais à l’époque et j’en garde toujours les séquelles 11 ans plus tard. John est mon mari et je l’aime. Mais dans cette affaire précise je ne peux plus le défendre malgré toute ma fidélité à son égard. »
Le soutien des Wachowsky
Cette condamnation supplémentaire délivrée par la Cour suprême a littéralement bousculé le milieu d’Hollywood. Des acteurs comme Alec Baldwin ou Samuel L. Jackson qui soutenaient jusque-là John McTiernan refusent étrangement de s’exprimer sur la décision de la Cour. Seuls Andy et Lana (ex Larry) Wachowsky, les réalisateurs de Matrix se sont dit inquiets d’une telle sentence : « C’est très grave. Qui va dire si un film est un crime ou non à l’avenir. Ce sont des dizaines, voire des centaines de réalisateurs qui peuvent potentiellement finir en prison. Et notre réelle inquiétude sur cette dérive de la justice n’a strictement aucun rapport avec notre film Speed Racer, vraiment aucun ! »
La Rédaction
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